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Sophrologie et Performance Sportive

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La sophrologie pour les athlètes, une technique qui fait la différence

Les Jeux Olympiques de Sotchi, où les Bleus ont été médaillés quinze fois, et les Jeux paralympiques qui commencent à peine, prouvent l'excellence de la préparation physique de nos athlètes. Mais cela ne fait pas tout. À une époque où les sportifs atteignent des niveaux d'excellence physique similaire, c'est la préparation mentale qui fait la différence.

L'importance de la psychologie dans la performance physique n'est plus à démontrer. Aux États-Unis, la relaxation, l'hypnose et la dynamisation sont admises comme des techniques indispensables à la réussite d'une compétition. En France, la sophrologie s'impose de plus en plus comme une étape incontournable de tout entraînement.

Le corps a besoin de l'esprit

Les formations universitaires en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS), qui forment les futurs professeurs et coachs sportifs, abordent systématiquement les conditions de la performance; si la compréhension du fonctionnement du corps humain est indispensable, l'esprit doit lui aussi être préparé et entraîné. Ce que l'on vise: acquérir le fameux "mental d'acier" qui caractérise les plus grands champions. Car pratiquer le sport à haut niveau nécessite une solide alliance de l'organisme et de l'esprit. La maîtrise mentale permet de réduire le stress des compétitions, de maintenir le corps dans l'effort, et d'atteindre une concentration extrême, condition sine qua non de la réussite.

La sophrologie est donc une alliée de choix pour ceux qui veulent décrocher une place sur le podium. Ses techniques et bienfaits s'adaptent à la personnalité de chaque athlète et permettent de gérer les émotions qui surviennent durant la compétition pour être plus performant. Les ressentis, comme le stress ou la peur de l'échec, ne sont alors plus des obstacles, et peuvent même devenir des tremplins pour la réussite. L'équilibre est subtil: il faut faire remonter son énergie sans pour autant convoquer une tension nuisible.

Dans le cadre du handisport la sophrologie travaille sur l'alliance du corps du sportif et de son matériel: fauteuil roulant, prothèse, appareillage, etc. Il s'agit d'un enjeu majeur pour ces athlètes: il leur faut maîtriser des technologies de pointes comme le fauteuil ski ou le monoski. C'est alors de schéma corporel dont il est question. Pour les handicapés compétiteurs, l'enjeu est d'intégrer l'appareillage comme une extension de leur propre corps.

 

"Je me représentais un animal"

Dans une interview Yannick Noah , champion sacré à Roland Garros, explique la place que la sophrologie a prise dans son jeu. Son secret : la visualisation, méthode qui consiste à se projeter en situation ou à convoquer une image source d'énergie. "J​e me représentais un animal" déclare-t-il à la caméra: c'est en puisant dans les forces de la nature qu'il parvient à se surpasser sur le court. Christopher Clarey, correspondant sportif du New York Times est lui aussi persuadé des bienfaits de cette méthode. Dans un article paru en plein cœur des Jeux Olympiques d'hiver de Sotchi, il explique l'importance de la visualisation pour les sportifs: "la visualisation fait depuis bien longtemps partie du sport de haut niveau [...] même si la majorité des athlètes se représente la performance idéale sans pour autant y parvenir, tous s'accordent à dire que la visualisation procure de l'apaisement et de l'énergie."

Dans un sport extrêmement technique comme le tir à l'arc, la sophrologie a également prouvé ses bénéfices en proposant des exercices pour faire le vide total et abolir les perturbations extérieures (acclamations du public, autres compétiteurs, etc.). Il faut être uniquement centré sur son corps. L'archer Gaël Prévost, adepte de sophrologie, confiait : "Quand je sens que je perds mon attention, je me concentre sur ma respiration. J'inspire cinq secondes puis je respire de nouveau cinq secondes". Si le besoin de concentration est plus grand encore, l'archer décrit prendre quelques minutes, entre deux tirs, pour visualiser intérieurement son geste en le décomposant jusqu'à l'arrivée de la flèche dans le mille: non seulement en résulte la focalisation extrême sur la technique, mais on suscite intérieurement l'émotion positive du "plaisir d'un tir réussi". La sophrologie prouve ainsi qu'elle peut briser le cercle de la peur de la victoire en pré-jouant le plaisir de la réussite.

Travailler la mémoire du corps

Mais ce n'est pas seulement dans l'épreuve sportive elle-même que la sophrologie accompagne les athlètes. Si elle permet aux sportifs d'être parfaitement dans l'instant de la compétition, elle offre aussi les moyens de remobiliser. En dehors des compétitions, le sophrologue aide le sportif à optimiser sa condition physique.

Dans le sport de haut niveau, les accidents sont nombreux. En cas de blessure, le corps est durablement marqué. La sophrologie travaille alors la mémoire du corps pour aider à surmonter la peur de la blessure, de l'éventualité du corps qui trébuche et qui nous lâche, de la douleur. Les résultats sont probants: le snowboarder Pierre Vaultier a remporté la médaille d'or aux Jeux Olympiques de Sotchi malgré une grave blessure au genou. Son rituel avant chaque course: faire de la sophrologie. Les règles sont simples: respirez, visualisez, partez!